Réouverture des écoles,
Le respect, un bon principe pour une reprise dans la confiance.
Si pour nous, l'avis du conseil scientifique aurait du être entendu par le gouvernement et si d'autres choix plus concertés, plus partenariaux auraient été l'occasion de concilier la disponibilité des parents et le suivi des élèves les plus fragiles, la décision est là, les écoles ré-ouvriront à partir du 11 mai. La période, Ô combien complexe, oblige aux décisions, c'est le rôle des responsables politiques et nous prenons acte du choix qui a été fait. La reprise de l'activité économique est nécessaire, beaucoup de situations de confinement sont difficiles en particulier dans les quartiers socialement défavorisés. En septembre nous ne serons pas sortis de toutes les contraintes actuelles. Voilà des arguments qui peuvent se partager et peuvent justifier la volonté d'une reprise.
Cette reprise demande de la confiance et du respect. Confiance envers les décideurs, confiance envers les institutions, les collectivités, confiance collective entre les acteurs de l'école enseignants, parents, enfants, partenaires.
A une semaine de cette ouverture, les questions sont encore nombreuses, les réponses trop vagues. La défiance est importante. L'opposition à l'ouverture semble se durcir chez de nombreux maires directement concernés. La réouverture des écoles aurait du se faire dans un environnement serein, aurait pu se faire dans le respect des acteurs concernés. Nous espérons que cela soit encore possible.
Respect par la clarté et la cohérence des décisions annoncées par le gouvernement. Déclaration du Ministre de l'Education Nationale contredite le lendemain par le Premier Ministre, entre autres, sur les niveaux concernés par la reprise.
Respect pour les maires sur lesquels on se déchargent de la mise en oeuvre. Même s'il est logique qu'ils soient les premiers acteurs sur leur territoire, une autre concertation aurait pu s'envisager. Un cadre plus clair sur l'organisation et les responsabilité, précisé et partagé.
Comme les soignants, les derniers de cordée, les maires, si régulièrement négligés par le gouvernement, deviennent les incontournables de la situations. La confiance qui leur est si parcimonieusement donnée d'habitude, est là, comme par enchantement, totalement au rendez-vous. A Tourcoing, on pourrait également espérer plus de respect pour l'ensemble des conseillers municipaux d'opposition qui à ce jour n'ont aucune information et ne sont pas sollicités. D'autres communes font d'autres choix pour faire vivre la démocratie, le moment nous semblait idéal pour la faire vivre pleinement.
Respect pour les personnels de l'Education Nationale, informés davantage par la presse que par leur ministère ou leur hiérarchie. Hiérarchie, qui, à sa décharge, ne peut relayer ce qu'elle ne sait pas et tente de faire au mieux dans ces circonstances ubuesques. A une semaine de la reprise aucune visibilité sur le cadre précis de l'organisation à mettre en oeuvre, à l'interne, ni, à Tourcoing plus spécifiquement, avec la collectivité. Là encore, la reconnaissance, la confiance, qui ont si souvent manqué, deviennent les principes premiers de l'institution. Confiance dans la mise en oeuvre d'un protocole, on le sait, très difficile à tenir intégralement au quotidien, voire impossible dans les classes d'écoles maternelles.
Respect pour les parents, lesquels, on s'en doute, ne peuvent que se poser des questions puisque personne ne peut à ce jour leur donner de réponses précises sur la réalité de l'accueil et des conditions sanitaires précises qui seront assurées. Des parents qui, sans information, doivent se positionner sur la reprise et qui, pour beaucoup seront contraints par des impératifs économiques.
Respect pour les enfants, en particulier en école maternelle, qui devront vivre des cours magistraux si le respect du cadre sanitaire s'applique et comment pourrait-il ne pas s'appliquer? Respect qui aurait pu se concrétiser par un objectif prioritaire, celui d'accueillir les enfants par des professionnels sereins et déposés à l'école par des parents complètement rassurés.
Alors oui, cette reprise pourrait se faire dans la confiance, si la cohérence, la transparence, la concertation, le dialogue, se mettaient en place. A partir du 11 mai, il aurait été logique, au regard de la complexité et des impératif de cette reprise, de donner du temps et que soient organisés dans chaque école, dans chaque établissement un conseil d'école ou un conseil d'administration extraordinaires pour partager sereinement les conditions de la reprise avec l'ensemble des acteurs concernés et l'ensemble de la communauté éducative , y compris, bien sûr, les centres sociaux.
Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. C'est à n'en pas douter ce qui pose problème au gouvernement. Si l'on peut comprendre la complexité de la période et la difficulté à tenir le gouvernail, on doit avoir des réserves sur la façon dont les chose se mettent en place et sur le temps dédié à ce moment si crucial que représente la réouverture des écoles. L'objectif annoncé de justice sociale masquant l'objectif réel de la remise en activité des parents est sûrement pour beaucoup dans cette confusion. Les deux n'étaient pas incompatibles. Ils demandaient plus de sincérité, plus d'adaptation, plus de concertation. Il n'est jamais trop tard pour bien faire....
Le noir tableau de la réouverture des écoles
Dernière mise à jour : 4 avr. 2023
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