La MEL vient d’allouer 1,1 million d’Euros à Esterra qui doit faire face à un déficit lié à la réduction du volume de déchets qu’elle doit collecter et traiter.
Ses équipements et moyens (dont humains) sont aujourd’hui surdimensionnés et c’est le contribuable qui bouche le trou, en vertu du contrat de délégation de service public.
Ainsi traiter moins de déchet coûte plus cher. Ce n’est pas tant qu’on marche sur la tête. C’est d’une part que les responsables politiques et industriels n’ont pas vu venir l’évolution des comportements des habitants plus vigilants à limiter les déchets ménagers, ni anticipé les conséquences ; d’autre part sous-estimé l’effet du réchauffement climatique et de la sécheresse qui réduisent la masse de biodéchets.
Cela doit nous inspirer quelques réflexions :
- C'est la mutation de notre modèle de société qui est en jeu : le passage d'une société de l'abondance et du gaspillage à celle de la sobriété et de la préservation des ressources. Nous devons nous en réjouir puisqu'il correspond à ce que nous voulons et aux incitations faites aux citoyens, avec un effet mesurable.
- Ce passage entraîne des conséquences pour les organisations et entreprises qui ont fondé leur fonctionnement et leur développement sur le modèle ancien.
- Il faut donc accompagner ces organisations et entreprises dans la nécessaire mutation de leur modèle économique. A défaut nous serions responsables de la casse sociale qui s'en suivrait.
- La responsabilité du Politique est d'anticiper et de dessiner un demain pour nos organisations sociales et économiques. Et de prévoir des mesures de soutien pour les entreprises et leurs salariés afin qu'ils s'adaptent sans casse.
En conclusion, la subvention allouée à Esterra semble légale et s'avère inévitable, faute d'avoir anticipé et accompagné l'heureuse et forte baisse du besoin pour laquelle elle rend le service demandé par la MEL. Mais la reconduction de son contrat sans contrepartie et sans accompagnement dans le changement de modèle économique - et si besoin pour préparer la conversion de ses salariés- serait une erreur économique et sociale qui se paiera cher en coût humain et financier demain.
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