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"La misère est une violation des droits humains"

À propos

Vendredi 21 octobre, Ambition Commune avait invité Isabelle Doresse à mieux nous faire comprendre les ressorts et les réalités que recouvrent les situations de pauvreté et d’exclusion. Vice-présidente d’ATD (Agir Tous pour la Dignité) - Quart Monde et représentante du Collectif Alerte au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), elle était accompagnée d’une militante lilloise, Christelle Vanhamme, concernée par la situation et engagée dans de multiples groupes et actions pour la dignité et l’appui aux personnes démunies.

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Soirée dense dont nous retiendrons d’abord que la démocratie participative est à l’œuvre à ATD : la participation des personnes concernées est un des fondements du mouvement, moyen pour son fondateur, Joseph Brezinski et les animateurs suivants, de rendre non seulement leur dignité aux personnes, mais de s’appuyer sur leur expérience, leurs savoirs et leurs compétences pour lutter contre la pauvreté et leur donner le pouvoir d’agir. Christelle nous disait : « ce que vous faites pour moi mais sans moi, vous le faites contre moi ».
ATD exprime trois refus : de la fatalité de la misère « la misère est une violation des droits humains », de la culpabilité « c’est la société qui est responsable de la misère, pas les gens qui en sont victimes », du gâchis humain « construire à partir de l’expérience des plus pauvres ».

Nos intervenantes ont souligné quelques réalités, notamment :
- Celle du nombre (9 millions identifiées mais aussi 2 millions jamais comptés), mais on ne mesure jamais l’intensité de la misère
- Celle des jeunes exclus des dispositifs d’aide jusqu’à 25 ans, véritable gâchis pour 1 jeune sur 5
- Celle de l’insécurité quotidienne dans de multiples domaines (revenus, alimentation, logement, etc.) qui les écrase au point qu’ils n’arrivent plus à exiger leurs droits.
- Celle du non-recours aux aides, qui représente 1/3 des droits non réclamés. Pour le comprendre, sont cités aussi le refus du contrôle sur sa vie, la culpabilisation, le non-respect de sa dignité. Or les aides ne font pas des assistés, elles sont des leviers pour reprendre pied et participer à la vie sociale et économique.




 

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- Celle des inégalités scolaires, qui les enferment et les orientent systématiquement vers les filières les moins porteuses.- Celle des liens entre environnement, santé et pauvreté : ce sont ceux qui vivent dans les plus mauvaises conditions, sont les plus touchés par la pollution et ont les moins de moyens pour s’en défendre. Les plus pauvres ont la plus faible empreinte carbone mais subissent le plus celle des nantis.

- Celle des aides à la recherche d’un travail : Pôle Emploi accompagne moins les personnes les plus éloignées de l’emploi.

Elles ont aussi souligné l’importance du soutien par les pairs dans l’accompagnement des personnes démunies. C’est à ce titre que les personnes en situation de pauvreté du mouvement ATD sont appelées « militantes », les autres étant des « alliés ». Il n’y a pas les aidants et les aidés, mais une complète égalité qu’illustre leur présence en duo.

Pour conclure, nous retiendrons de ces échanges riches et inspirants que la participation des gens à l’élaboration et à la mise en œuvre des solutions et des politiques qui les concernent, au plus près de leurs réalités et à l’échelon le plus près de leur vie (le quartier, la commune) est la condition de leur dignité et du progrès social. Cela renforce nos convictions de notre collectif.

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