La crise sanitaire que nous traversons et ses conséquences, pour terribles qu’elles soient, a quelques mérites. L’un d’entre eux est de mettre en lumière les forces vives de la nation. Les professionnels ont été maintes fois cités, à juste titre et il faudra nous mobiliser tant au plan local que national pour que cette citation ne soit pas l’alpha et l’oméga de leur nécessaire valorisation et que des solutions concrètes et durables leur soient apportées.
On a moins parlé des associations et des Centres Sociaux-MJC. Ce sont pourtant des acteurs incontournables et essentiels dans cette période. En maintenant les liens avec les habitants, en proposant des solutions innovantes, intelligentes, créatives, en renforçant les solidarités, en venant en aide à tous ceux qui en ont besoin, en se mettant à l’oeuvre pour produire les équipements sanitaires que les pouvoirs publics ne pouvaient assurer à ceux qui en avaient besoin… elles ont démontré leur place incontournable. A travers toutes ces actions, ces dynamiques ils assurent, ils rassurent, ils s’assurent que les solidarités ne s’effondrent pas, que le lien social ne se délite pas, que la colère ne s’exacerbe pas.
A contrario, la municipalité est une nouvelle fois en train de montrer son incapacité à créer des dynamiques et à inventer des solutions. Le peu qu’elle fait elle le fait tardivement et bien maladroitement.
On peut par exemple être surpris que la ville, à travers son action « l’atelier tourquennois » choisisse de se lancer dans une opération de récupération des actions de confection de masques plutôt que de soutenir les acteurs associatifs qui en sont à l’origine depuis plusieurs semaines déjà. On peut aussi regretter qu’elle laisse les associations de distribution alimentaire se débrouiller seules quand d’autres villes assurent des repas aux enfants les plus démunis qui ne vont plus à la cantine (il serait pourtant éthique qu’on ne fasse pas des économies sur ce budget là).
Dans notre programme et nos propositions nous mettions l’accent sur la coopération des acteurs pour faire bouger la ville. C’est à la municipalité d’encourager, d’accompagner et de valoriser cette coopération des acteurs. A Tourcoing nous sommes en train de passer à côté de l’opportunité de mettre cette coopération en oeuvre au risque d’affaiblir ce qu’il nous reste de forces vives…
Espérons que ces associations qui ont démontré si c’était encore nécessaire leur place et leur énergie recevront le soutien de la ville et les garanties financières qu’elles réclament pour asseoir leurs actions dans la durée et avec la visibilité nécessaire pour faire battre le cœur de leur projet associatif et avec lui, le cœur de la ville.
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